~ Helena, L’éternité

 

 

Héléna, D’un songe à l’éternité

(dans l’univers de Vampire)

 

~ ~ ~ ~ ~ ~ 

 

 

Elle était étendue sur le sol, pieds et poings liés, couchée sur le coté, ses courbes exposées. Il la regarda. « Il t’a longtemps désirée, Héléna, maintenant tu lui appartiens. » Il se retourna, la laissant là, attachée. Elle pleurait doucement sa liberté volée, reverrait-elle ses montagnes tant aimées ?

 

 

Elle s’était laissée surprendre, elle s’en voulait. Attachée, elle resta ainsi un long moment durant lequel elle rêva. Elle avait chevauché de longues journées pour les atteindre, mangeant des baies sauvages, buvant peu. Elle avait fuit la sécurité d’une prison dorée pour la liberté de l’inconnu, pour des montagnes qu’elle avait appris à aimer, qui l’avaient acceptée.

 

Ses poignets joints furent reliés à la selle de sa monture, il lui délia les chevilles pour qu’elle puisse marcher. Il avait décidé qu’elle cheminerait à pied alors que lui irait à cheval. Son corps connu la torture des chemins, elle allait pieds nus, traînée sur plusieurs passants quand elle trébuchait, elle avait de nombreuses plaies, elle souffrait en silence. Plusieurs journées, ils avaient cheminé ainsi.

 

La nuit tombait, elle n’aurait pas à manger, comme les jours précédents, elle le savait. Il la jeta dans un coin sans la nourrir, le seigneur voulait tester sa résistance. Elle était silencieuse, son esprit avait quitté son corps pour échapper à la douleur qui la tiraillait.

 

Dans l’ombre, il les avait observé tout du long. S’approchant, caché par un manteau de ténèbres, il la toucha, caressant sa joue. Ce contact glacé sur sa peau la surprit, la faisant sursauter. Elle ouvrit les yeux sur cet être de la nuit qui lui semblait flou. Toujours attachée, elle ne pouvait fuir la mort qui approchait. Les crocs sortis, il la mordit doucement au cou, buvant sa vie avec extase, elle mourrait dans ses bras, sa vie s’échappant. Aux portes de la mort, elle se sentait partir, il lui offrit alors son poignet ensanglanté, partageant son sang, lui offrant l’éternité. 

 

~ Helena, L'éternité homme-1

 

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Elle regardait la vallée du haut de la falaise, la lune était depuis longtemps levée. Son village, son domaine, nul ne pouvait y toucher sans connaître sa furie. Le temps avait passé depuis son départ, elle n’en avait plus la notion. Le château était toujours là mais ses parents depuis longtemps disparus. Elle avait suivi l’évolution de ses descendants, les protégeant. Son seigneur l’avait aidé, lui enseignant comment survivre. Maintenant elle allait seule, respectée des siens, crainte de ses ennemis.

 

Elle regardait la vallée du haut de la falaise, la lune était depuis longtemps levée. Le cavalier, en armure, avançait, flanqué de ses quatre compagnons en direction du village, son village. Elle fit un pas en avant, embrassant le vide, elle se laissa porter par le vent allant à la rencontre des chevaliers. Elle se posa au devant d’eux, reprenant forme. Ils venaient annexer son domaine ce qu’elle ne permettait pas. Ils allaient mourir, ils ne le savaient pas. Sa furie passée, elle prit le chemin inverse des défunts. Dans l’ombre de la forêt les loups la suivaient. Ennemis, ils soutenaient son geste, ils l’aideraient devenant ses gardiens.

 

Elle se présenta à la cour sanguine sans invitation. A son entrée, tous se retournèrent sur son audace, défier ainsi l’autorité, une autorité qu’elle ne reconnaissait pas car c’était son village, son domaine et non celui d’une autre, elle seule en était la gardienne. Devant les grands qui la toisaient, elle resta calme. Elle s’exprima, contenant sa furie, des innocents étaient présents, elle ne voulait les toucher.

 

Elle devint brume, brisant les règles des lieux, ils la poursuivirent. Ils avaient refusé alors qu’elle avait simplement voulu sortir. De l’orée du bois, les loups sortirent, venant l’encadrer tandis qu’elle redevenait tangible. Prenant forme, ils étaient impressionnants, terrifiants. La voyant entourée par leurs pires ennemis, condamnée, les grands furent satisfaits, ils avaient tords. Elle se retourna lentement sur eux, les toisant à son tour, tous, patiemment. A son regard ils comprirent, trop tard. Ils étaient tous coupables. Son village, son domaine, nul ne pouvait y toucher sans connaître sa furie.

 

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Il approchait de la falaise silencieusement, il n’avait plus rien à craindre, ils l’avaient laissé passer, lui, son seigneur. Le temps avait passé depuis son désir, le sentiment était lui toujours présent. Il l’avait choisi pour sa beauté, envoûtante et troublante, sa sensualité mais aussi pour la furie qui sommeillait en elle, si sauvage, si indomptable.

 

Il la chérissait, elle était son enfant, sa création, son aimée, il lui avait offert la mort puis l’éternité. Il la contemplait, comment imaginer sous ses traits fins et délicats, sous ses courbes sensuelles et féminines la fureur tapie, la violence enfuie, l’animal sauvage qui sommeille. Il était fier, elle était belle, d’une beauté extrême, mortelle. La faucheuse sous les traits d’une pâle déesse.

 

Lentement, elle lui fit face, floue et trouble, elle était devenue puissante. Elle s’approcha de lui d’un pas feutré, redevenant tangible, elle lui saisi la main et la porta a sa joue, ce contact glacé qu’elle n’oublierait jamais. Elle se lova dans ses bras, portant son poignet à ses lèvres, elle but. Quelle extase, quelle emphase, elle se laissait totalement aller à ses sensations, incontrôlable. Il dut être violent un instant pour libérer son poignet sanguinolant. Il ne lui en voulait pas, il savait.

 

Elle releva la tête, du sang au coin des lèvres, coulant à son menton. Elle l’embrassa, il la mordit. Contrairement à elle, il savait s’arrêter, il ne pouvait lui prendre l’éternité qu’il lui avait offerte et parce qu’elle ne l’arrêterait pas, trop enivrée par cette étreinte, insouciante à la mort. Il la relâcha, la repoussant, elle hurla, exprimant toute l’extase contenue dans l’étreinte qu’il lui avait procurée. Elle lui fit face, floue et trouble, elle lui sourit avant de s’évanouir. 

  

Elle était la gardienne, ils étaient ses gardiens, ennemis jurés, ils la protégeaient. Ils sortirent des bois, terrifiants, quand son seigneur la pris dans ses bras, le suivant. Le clan s’était réuni, elle avait été désignée, elle serait leur voie. Elle fut déposée au centre du cercle, accompagnée de ses gardiens. Une litanie s’éleva dans la nuit, se mêlant aux bruissements de la forêt. Les loups se firent entendre alors qu’elle s’éveilla, son esprit encore troublé.

 

Les griffes furent sorties, surprise, elle hurla sa douleur devenant intangible pour échapper à leurs étreintes mortelles. Elle s’éleva au-dessus du cercle, regardant autour d’elle, ils étaient tous là, sa famille, ses gardiens, eux qui venaient de la blesser cruellement. Doucement, elle reprit place au centre du cercle, toujours intangible, une protection nécessaire face à ses griffes impitoyables.

 

Elle fit face à ses gardiens, ils l’avaient choisi. Elle ferma les yeux, la furie était tapie là, dans son être, elle la trouva. Un sourire naquit à ses lèvres sanguines. Quand elle ouvrît lentement les yeux sur l’un de ses gardiens, le plus terrifiant, le plus féroce, il la regarda inquiet, une terreur s’insinua en lui, il hurla à la lune. Une lutte imperceptible avait lieu, la furie avait été lâchée. Défait, il recula, s’inclinant en rejoignant les autres gardiens, il connaissait sa force, il reconnaissait son esprit. Les loups se retirèrent satisfaits, leur choix été fait. 

 

 

S’approcha l’ancien du clan, elle baissa la tête, respectueuse de son aîné. Il s’exprima au nom du clan, parlant pour la famille, elle serait leur voie auprès des loups, elle serait la voie des bêtes. Elle accepta.

 

 

Neige

(Illustration Victoria Francès) 

Publié dans : ||le 29 juillet, 2008 |1 Commentaire »

1 Commentaire Commenter.

  1. le 1 août 2008 à 9:53 GrandPoil écrit:

    Faudra lui présenter Armand à la donzelle, il saura l’apprivoiser !

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